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à sa situation maritime, qui permettait aux gros navires d’y aborder. Yanaon n’était accessible qu’aux bots et à quelques brigantins.

Aussi, bien que les deux comptoirs fussent placés sur un pied d’égalité et qu’il n’y eut aucune prééminence officielle de l’un sur l’autre, une certaine préférence était-elle attachée à celui de Mazulipatam. Les employés y venaient d’Yanaon comme par un avancement normal. Plus rapproché de Pondichéry, le chef de Mazulipatam avait d’ailleurs le privilège de recevoir le premier communication de tous les ordres intéressant notre politique dans la légion et le faussedar résidait dans la ville elle-même, tandis que celui dont dépendait Yanaon résidait à Rajamandry. C’étaient des avantages politiques plutôt que commerciaux qui avaient déterminé la supériorité effective du comptoir de Mazulipatam.

Le chef d’Yanaon était au début de 1742 de Choisy et celui de Mazulipatam Boyelleau. L’un et l’autre avaient sous leurs ordres deux employés européens et correspondaient en principe tous les quinze jours avec le Conseil supérieur[1].

Boyelleau ne déploya pas beaucoup de zèle pour accroître notre commerce. Il était très négligent et quand on lui demandait 15.000 pagodes de marchandises, il en trouvait à grand’peine la moitié. Il faisait, nous dit Dupleix, peu de cas des fréquentes réprimandes qui lui étaient adressées. Le Conseil supéireur songea plusieurs fois à le rappeler, mais il y avait eu avant lui tellement

  1. Choisy avait eu comme prédécesseur Guillard, qui passa à Mazulipatam en décembre 1738, et Boyelleau n’était en fonctions que depuis le mois de septembre 1741. Lorsque Guillard vint à Mazulipatam, il remplaçait lui-même Leverrier qui joua ensuite un rôle assez important comme chef de la loge de Surate.