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du royaume. Les frais de régie et de construction y sont peu de chose (la Compagnie n’y ayant point de maison ; elle en loue une). Certainement ce comptoir serait avantageux, si le gouvernement moins tyrannique et les avanies fréquentes n’en absorbaient point tout le bénéfice, ainsi que les frais des flottes et leur passage en allant et venant que la même tyrannie rend toujours exorbitant, de sorte qu’à dire vrai le bénéfice de la vente des draps et autres denrées se trouve plus qu’absorbé et que les marchandises de retour vendues à Chandernagor, quoiqu’achetées à bon marché à Patna, reviennent à un fort haut prix. Ainsi l’on peut dire de ce comptoir comme de tous les autres qu’il a sa bonne part dans la diminution des bénéfices des ventes en Europe. Nul revenu ne lui est attaché et si ce n’était l’objet du débouché de nos lainages, il ne faudrait pas balancer de l’abandonner.

Les comptoirs de Cassimbazar, Balaçor, Mazulipatam, Calicut, Surate, Moka, n’avaient aucun revenu, mais étaient exposés à des avanies assez fréquentes ou à des dépenses fort inutiles… » (A. C. C2 84, p. 25 et 26.)

Dupleix critiquait surtout ces établissements parce qu’ils n’avaient point de revenus fixes et suffisants pour garantir leur existence, quelqu’événement maritime qui put les menacer, il ne pensait pas de même au sujet de Chandernagor, dont les revenus qui n’étaient que de 8.000 rs. en 1732, avaient plus que triplé sous son administration et avaient permis à ce comptoir de résister, comme Pondichéry lui-même, à toutes les malchances de la guerre et à toutes les avanies des princes du pays. Il considérait Chandernagor et Pondichéry comme ayant un avenir assuré.