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ques effets appartenant au roi et on venait les vendre à Pondichéry. Il semble au surplus que le pouvoir royal ait été fort instable et que les révolutions de palais aient été fréquentes. Le souverain n’avait pas grande autorité et on pouvait sans inconvénient ne pas le considérer comme une majesté redoutable. En 1742, Dupleix lui envoya Vincens et la Touche, subrécargues du Lys, pour régler avec lui d’anciens comptes (Ariel, 8933, p. 464).

Bassora et Bender Abbas. — La Compagnie s’était décidée en 1738 à créer un consulat à Bassora et à tenter un établissement provisoire à Bender Abbas. Le premier consul désigné, Jogues de Martinville, ancien second des comptoirs de Mahé et de Cassimbazar, était mort à la peine le 8 novembre 1741, comme Bellegarde et Beaumont, établis conjointement à Bender Abbas, étaient morts à leur poste les 9 et 29 octobre 1740.

Gosse, sous-marchand des Indes et chancelier du consulat, succéda intérimairement à Martinville jusqu’au 25 août 1742 ; il fut remplacé à ce moment par Otter, un savant d’origine suédoise que la Bibliothèque du roi avait envoyé en Perse pour y acheter des vieux livres et manuscrits. Après un séjour d’environ deux ans à Ispahan, Otter était venu à Bassora, où Martinville l’avait employé comme interprète. C’était un esprit judicieux et avisé et sa connaissance des langues du pays nous rendit les plus grands services. Il ne désirait pas le poste qu’on lui confia et ne chercha que faiblement à s’y maintenir. Gosse, qui avait repris la chancellerie mais soutenait que le consulat ne pouvait être attribué qu’à un employé de la Compagnie, lui fit une opposition constante et malveillante, et comme il était neveu de Saintard, l’un des directeurs de la Compagnie, ses intrigues remportèrent et