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appointements, mais qu’importe la perte d’un écu à qui gagne des louis ? Par une singulière anomalie, Duvelaër n’en conserva pas moins le titre de résident et il en exerça les fonctions jusqu’au moment de son départ. Il était assisté d’un conseil de direction dont un subrécargue du nom de Roth fut membre permanent à partir de 1742 et dont les autres membres furent successivement les subrécargues de chaque expédition. On voit alors alterner presque régulièrement les noms des sous-marchands Drugeon et Jasu.

Duvelaër reçut chaque année jusqu’en 1745 deux ou trois navires de France avec des fonds oscillant entre 34.000 et 45.000 marcs. C’est pendant sa résidence, mais sans qu’il ait eu la moindre responsabilité dans l’événement, que le Dauphin, l’Hercule et le Jason revenant de Chine furent pris par les Anglais dans le détroit de Banca le 5 février 1745. Tous les autres purent échapper à l’ennemi.

L’histoire ne nous dit pas ce que devinrent Duvelaër et Roth pendant les trois ans où ils ne reçurent de France ni fonds ni vaisseaux ; il est vraisemblable que, les opérations sur l’or aidant, ils ne vécurent pas dans la misère ; en tout cas, il leur fut toujours loisible de correspondre avec la métropole par des navires portugais et qui sait ? peut-être par des navires anglais !

Quand la paix fut rétablie, le commerce de Chine ne fut pas un des derniers auxquels la Compagnie s’intéressa ; dès 1748 elle prépara l’envoi à Canton de trois navires avec 50.000 marcs, le chiffre le plus élevé qu’elle eut encore hasardé.

Il ne semble pas qu’aucun navire de l’Inde ait fait le commerce de la Chine pendant la période dont nous venons d’esquisser l’histoire ; seul la Bourdonnais aven-