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le Maure avec les sieurs Courbezâtre et Denis pour faire les achats jusqu’à concurrence de 600.000 livres de café, supposé que le cours ne dépassât pas 70 piastres le bohard.

Le succès de l’expédition rendit du cœur aux négociants qui reprirent le Maure pour leur compte en 1741. Courbezâtre, Denis et Dumont furent chargés des achats de la Compagnie, moyennant une commission de 5 % à se partager entre eux. Le Conseil supérieur avait chargé sur ce navire 10.000 piastres pour commencer les achats. Le Maure parti au mois d’octobre revint à Pondichéry le 14 août 1742 et donna 14 % de bénéfice : il apporta pour la Compagnie 300 milliers de café, dont le fret lui coûta 1.200 pagodes.

Le betelmat ou administration de Moka restait à cette époque devoir à la Compuguie 20.026 piastres sur la somme globale qui avait nécessité l’expédition de 1737. Il en avait payé 3.535 en 1741 et 2.368 en 1742. Le recouvrement de ces sommes justifiait à lui seul la continuation du commerce (A. P., t. 6).

Le Pegou. — On continuait d’aller au Pegou moins pour y faire du commerce que pour y construire des navires. La Noê. qui avait en 1737 le titre de chef de la nation, en fit sortir le Fulvy qui coûta 11.000 pagodes. Dans le même temps, le Fleury, la Marie Getrude et le brigantin la Diane, revinrent respectivement à 20.717, 1.605 et 3.578 pagodes.

Au départ de la Noë, qui s’en alla mourir à Anjouan au cours d’un voyage à la côte d’Afrique (1738), sa succession fut attribuée à un capitaine de vaisseau, bien connu dans toutes les mers des Indes, un nommé Puel. Cette désignation ne convint pas complètement à la Com-