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pagnie, qui eut désiré qu’on nommât un de ses employés et non un simple particulier ; mais ses employés n’avaient pas toujours la compétence nécessaire pour construire un navire ni pour reconnaître la qualité des bois ; c’est ce que fit observer le Conseil. Puel avait obtenu personnellement un terrain pour y faire des chantiers de construction et pour bâtir au besoin des magasins et un bancassal, mais il ne jouit pas longtemps de sa concession. Les Pégouans, jusqu’alors tributaires des Birmans et du roi d’Ava, se soulevèrent — fin décembre 1740 — chassèrent les Birmans de Syriam, égorgèrent les notables, se rendirent maîtres du pays et se donnèrent un roi particulier. Ils passaient pour peu favorables aux étrangers et au début de 1742, l’on escomptait fortement leur chute et le retour des Birmans. Puel, après avoir essayé de se maintenir au milieu de ces compétitions, avait dû abandonner la place et était rentré à Pondichéry le 9 janvier 1742 avec diverses pièces de bois et 1.768 planches (A. P., t. 6), laissant le reste sous la garde du P. Wittony, missionnaire.


Les Îles. — Les Îles continuaient à être l’objet de la préoccupation spéciale de la Compagnie ; elle ne cessait d’inviter le Conseil supérieur et celui de Chandernagor à leur envoyer des vivres, des marchandises et les éléments essentiels à la colonisation, et leur avait consigné à cette intention un fonds spécial de 6.000 marcs, qu’elle renouvelait tous les ans.

La navigation se faisait régulièrement par des navires de 150 à 200 tonnes. Les 25 octobre et 17 novembre 1740, le Saint-Benoît et le Cheval Marin partirent de l’Inde avec des cargaisons complètes de riz, denrées, comestibles et autres effets. Le Fidèle, le Pondichéry, le Fulvy suivirent en 1742 avec de tels approvisionnements que les Îles ne