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tardèrent pas à en avoir en excédent et demandèrent elles-mêmes que pendant un certain temps on ne leur envoyât plus rien. Notons, à titre de simple renseignement, que, parmi les objets demandés à l’Inde, figuraient des bestiaux, des oies, des canards, des graines, plantes ou arbres et surtout des graines d’indigo d’Agra, dont la Compagnie voulait introduire la culture aux Îles ; elle demandait même qu’on fit venir de Perse des planta de vigne de Chiraz, pour essayer de les y acclimater. Ces recommandations, dont quelques-unes peut-être étaient excessives, prouvent du moins que la Compagnie était loin d’être indifférente aux problèmes de colonisation.

Les exigences du gouverneur la Bourdonnais, puissamment soutenu par le contrôleur général Orry, n’étaient probablement pas étrangères à ces sortes d’injonctions au Conseil supérieur. Il est vraisemblable également que pour les mêmes motifs la Bourdonnais n’observait pas toujours une exacte mesure dans ses rapports avec le gouvernement de Pondichéry, qui s’en plaignait souvent à la Compagnie.

Une importante modification fut proposée et appliquée en 1740 dans le régime économique des Îles. Le commerce fut déclaré libre et toute personne put désormais expédier des marchandises moyennant 5 % d’entrée, 10 % de fret et 50 livres pour l’introduction d’un noir.

Par une dérogation aux habitudes, on permit aux particuliers d’envoyer dans l’Inde, moyennant un fret modique, tout ce qu’ils voudraient pour leur compte. La direction y était opposée, mais avait cédé aux propositions de la Bourdonnais. Comme l’écrivait Cavalier à Dupleix le 16 janvier 1743, il n’y avait rien à lui refuser : « Nous comprenons, ajoutait-il, que l’escadre n’a eu d’autre objet que l’apparence de la guerre contre l’Angleterre qu’on a peut--