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Bengale, 8.000 pour les Îles et 22.925 pour Pondichéry[1]. Ce n’était pas le compte de Dupleix qui, après avoir réparti entre les divers comptoirs les fonds dont il disposait, entrevoyait au contraire qu’il serait obligé de demander à la Compagnie de lui faire de plus forts envois d’argent[2] ; mais elle était démunie de fonds. Elle venait d’être fort éprouvée par la guerre de Mahé et la disparition du Philibert et de la Duchesse, qui lui avaient coûté ensemble près de douze millions et, pour rembourser au roi une avance de six millions destinée à payer les billets de son caissier, elle avait dû engager le produit de la vente de novembre 1741 à Lorient. Elle se trouvait donc obligée de réduire ses armements ; elle y fut encore déterminée par la crainte d’une guerre en Europe entre les puissances maritimes, et celle de troubles à la côte Coromandel provoqués par une invasion marate, l’incertitude de tirer beaucoup de poivre de Mahé

  1. Ne trouvant plus autant de facilités pour se procurer en Espagne, par suite de la guerre avec l’Angleterre, les matières d’argent destinées à être transformées en roupies dans l’Inde, la Compagnie se résolut sur les conseils de Dumas à faire passer une partie de ses fonds en matières d’or pour être converties en pagodes et c’est ainsi qu’il fut expédié 101 marcs d’or en 1742 et 740 en 1743. — Au début de 1743, l’or coûtait 700 liv. le marc et l’argent 49 au lieu de 48.50.
  2. Dans une lettre du 24 janvier 1742, Dupleix établissait ainsi l’état des fonds du Conseil supérieur : 120.000 roupies étaient destinées à Yanaon. 30.000 à Mazulipatam, et 200.000 à Mahé. Par suite de la situation étroite où se trouvait le Conseil, le comptoir de Chandernagor n’avait pu être compris dans cette distribution. Mais il y avait au Bengale de plus grandes facilités d’emprunt qu’à la côte Coromandel et le comptoir était autorisé à passer tous les contrats qu’il jugerait nécessaires pour les opérations de son commerce. Ces fonds distribués, il restait 200.000 roupies en caisse ; mais ce n’était pas un actif net ; le Conseil devait 203.530 pagodes ; aussi Dupleix demandait-il de très forts envois d’argent, si la Compagnie voulait réellement voir son commerce se développer dans l’Inde. (A. P. t. 6. — Lettre du Conseil à la Compagnie.)