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par suite de la guerre avec Bayanor, enfin l’impossibilité presque absolue d’écouler en de bonnes conditions les matières d’argent exportées d’Europe. C’est pourquoi elle ne destina aux Indes que trois navires, l’Hercule, le Lys et le St-Géran qui arrivèrent à Pondichéry les 26 et 27 juin et le 27 septembre 1742.

Pour suppléer à la parcimonie de ses envois, la Compagnie autorisa le 29 août 1741, les employés ou autres personnes qui avaient des fonds disponibles dans l’Inde, à les verser dans les caisses de la Compagnie, à Pondichéry ou Chandernagor, afin de permettre aux conseils de ces deux villes de procurer des cargaisons raisonnables aux navires qu’ils renverraient en Europe. La Compagnie espérait tirer de cette opération environ 15.500 marcs. C’était une excellente manière de rapatrier des fonds et c’est ainsi que le directeur Castanier, qui avait des sommes considérables engagées dans les mers de l’Inde et de Chine, put mettre 800.000 livres à la disposition de la Compagnie. Dumas avait pareillement gardé des intérêts dans l’Inde : il tira deux lettres de change de 100.000 livres, l’une sur Dupleix et l’autre sur Dulaurens. Duvelaër engagea vivement Dupleix, par lettre du 10 décembre 1741, à profiter de l’occasion, d’autant plus favorable, disait-il, que probablement elle ne se représentera plus, et si l’on en croit Godeheu (lettre du 10 février 1742), Bacquencourt lui-même fit passer des fonds à Pondichéry pour bénéficier des avantages consentis par la Compagnie à ses dépositaires. Ces avantages n’étaient pas minces : 30 % d’intérêt à l’arrivée en France des fonds convertis en marchandises ; en cas de perte ou naufrage, restitution pure et simple du capital. D’Hardancourt suggéra expressément à Dupleix de faire bénéficier les enfants de Trémisot des mêmes avantages, s’il pouvait disposer de