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talent et ses services et il n’hésita pas à le déclarer le seul homme capable de sauver la situation dans l’Inde en des circonstances aussi difficiles. À ses yeux ni lui ni Dupleix n’étaient responsables des embarras de la Compagnie : tout le mal venait des affaires de Mahé, de la gestion de Dirois au Bengale et de l’escadre de La Bourdonnais (Lettre à Dupleix du 30 janvier 1745. B. N. 9147, p. 201).

Quoi qu’il en soit de ces appréciations, il fallait, après la suppression du dividende, donner une satisfaction immédiate aux actionnaires ; on les convoqua en une assemblée générale, qui eut lieu le 29 Janvier, et qui fut présidée par le Contrôleur général. Après un exposé, d’où il ressortait que la situation était infiniment moins grave qu’on ne l’avait imaginé, on décida l’élection de douze syndics pour examiner l’état actuel de la Compagnie ainsi que son administration depuis 1725 et pourvoir à l’avenir.

Le travail auquel se livrèrent ces syndics aboutit à la constatation d’un état solide et avantageux. Il fut néanmoins reconnu indispensable de demander aux actionnaires un emprunt de 25 millions à 5 % d’intérêt annuel, emprunt à couvrir par un appel de 500 liv. sur le dividende, savoir 200 liv. d’argent comptant et 300 liv. représentant les quatre dividendes de 1744 et 1745 : le roi étant prié de donner pour la sûreté de l’emprunt une partie de la ferme des tabacs en garantie. Ce projet fut adopté en une nouvelle assemblée tenue le 24 juin suivant et les fonds commencèrent à être reçus au mois de juillet. Les syndics furent confirmés dans leurs fonctions, mais réduits à six au choix du roi[1]. On décida en outre qu’une

  1. Les syndics choisis furent le duc de Béthune, le marquis de Lassay, de Fontpertuis, Verzure et Colabeau, ces deux derniers négociants et Saladin (de Genève).