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assemblée générale des actionnaires se tiendrait désormais chaque année le 20 décembre, afin d’établir un certain contrôle sur les actes des directeurs.

Le roi, sollicité de témoigner son intérêt à la Compagnie, la déchargea de l’impôt du dixième et, suivant la demande des syndics, consentit à ce que le produit de la ferme des tabacs fut affecté aux rentes de l’emprunt jusqu’à concurrence des sommes nécessaires (arrêt en Conseil d’État du 26 juin). Il prêta en outre 9 millions pour les envois dans l’Inde et en Chine, étant entendu que cette somme servirait de préférence à l’acquittement des dettes.

Ainsi fut doublé le cap des tempêtes qui avait si vivement effrayé la Compagnie[1].

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1743-1744. — On n’a pas oublié que l’orage avait été provoqué, dans les derniers jours de l’année 1744, par le retard dans leur arrivée en France des bateaux armés en 1742-1743. Il nous faut maintenant revenir en arrière et voir quel fut le sort des armements de 1743-1744, à une époque où la paix n’était pas encore troublée.

Pour cet exercice, la Compagnie avait surtout recommandé d’acheter du poivre et de ne pas accepter de marchandises de qualité inférieure. Elle autorisa Dupleix à

  1. Cette situation de la Compagnie à la fin de 1744 et au début de 1745 a provoqué, en dehors des rapports ou documents officiels, un certain nombre de mémoires particuliers, assez curieux à lire, et qu’on trouvera au registre A. C. C2 31 des archives du Ministère des Colonies. On examina surtout s’il était préférable de recourir à une loterie, à un emprunt auprès des banques ou à une sorte d’emprunt forcé aux actionnaires par la conjugaison d’un versement en argent et d’une retenue du dividende. Ce fut celle dernière solution qui triompha.