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Dupleix versa en son nom le 2 février 1745, 199.766 rs. dans les caisses de la Compagnie[1].

Les armements de navires ne furent pas plus nombreux que ceux de l’année précédente : deux pour Pondichéry, le Duc de Bourbon et le Fulvy et deux pour le Bengale, le Neptune et la Charmante ; aux premiers il fut remis 70.000 marcs et aux seconds 64.000. Dans la même saison partirent pour la Chine le Dauphin, le Jason et l’Hercule avec 45.000 marcs et pour les Îles le Héron et le Saint-Géran avec 5.500, soit au total 200.000 marcs. Il fut en outre chargé sur ces divers navires pour 1.937.788 liv. de marchandises sans compter celles à fret s’élevant à 97.719 liv.[2]. Avec la prolongation inespérée de la paix, on en revenait aux gros chiffres et ce fut précisément la guerre qui éclata ; mais à ce moment tous les navires étaient partis depuis plusieurs mois ou plusieurs semaines et ils n’avaient rien à craindre dans l’Océan Atlantique des vaisseaux anglais. Leur destinée fut toute autre dans la mer des Indes. Le Favory fut pris par les Anglais à Achem le 4 décembre 1744, l’Hercule, le Jason et le Dauphin revenant de Chine, tombèrent entre leurs mains dans le détroit de Banca le 5 février suivant ; le Saint-Géran se perdit le 8 août 1744 sur l’Île d’Ambre à proximité des côtes de l’île de France, dans un naufrage resté célèbre par le roman de Paul et Virginie, la Charmante,

  1. Vu l’incertitude des affaires de l’Europe et pour éviter de faire courir de trop gros risques aux cargaisons du Bengale, dans une région que l’on supposait plus exposée que toute autre aux attaques, le Conseil de Chandernagor fut invité à ne pas mettre plus de 600.000 roupies de marchandises sur un navire ; s’il s’en trouvait davantage, il devait prendre ses mesures pour les faire passer à Pondichéry ou à l’Île de France, où elles seraient chargées sur les vaisseaux en partance pour l’Europe.
  2. Les envois propres à l’Inde furent de 7.500.000 fr., (A. G. C2 31, p. 241).