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l’Angleterre et, le 18 octobre suivant, il écrivait à la Compagnie que pour d’autres motifs encore, notamment une augmentation de 9 % sur le prix des livraisons de marchandises commandées, il aurait beaucoup de mal à renvoyer des vaisseaux bien chargés ; « la situation où nous nous trouvons, concluait-il, ne peut que se dépeindre faiblement ; il faut être sur les lieux pour connaître toutes les épines dont elle est hérissée. » Il fit néanmoins partir fin octobre le Duc de Bourbon avec 165 balles de café et 510 balles de marchandises diverses ; mais à son passage aux Îles, ce navire fut retenu par La Bourdonnais, suivant une autorisation générale qui venait de lui être envoyée de Paris.

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1744-1745. — Malgré la guerre qui avait éclaté en 1744, la Compagnie ne renonça pas à faire des opérations commerciales en 1744-1745. Elle comptait que la neutralité pourrait être observée dans l’Inde et elle ne prévoyait pas la prise de ses navires dans les mers de Chine. Toutefois par prudence ou plutôt par une certaine crainte de l’inconnu, elle ne voulut engager que 112.741 marcs pour tout le commerce d’Extrême-Orient, dont 59.867 pour l’Inde, 43.577 pour la Chine et 9.297 pour les Îles. Huit vaisseaux furent encore armés ; ce furent : pour l’Inde le St-Louis et l’Achille[1], pour la Chine le Philibert, l’Aimable et le Prince de Conty, pour les Îles le Phœnix, le Lys et le Duc d’Orléans.

Mais, comme à leur passage à l’Île de France La Bourdonnais devait prendre le commandement de ceux des Indes et des Îles, c’étaient en réalité cinq vaisseaux qui

  1. L’Achille jaugeait 1.200 tonneaux, c’est la première fois que nous voyons naviguer un navire de cette importance.