Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soit en étoffes, pour qu’il consentît plus volontiers au séjour de nos vaisseaux.

Tous ces projets furent déjoués par les événements. Nos navires n’arrivèrent dans l’Inde qu’en juillet 1746 et l’année 1740 se passa sans que Pondichéry en reçut un seul d’Europe. Ne recevant pas non plus d’argent, Dupleix dut vivre avec ses seules ressources, mais il se trouva moins embarrassé qu’on ne le pourrait croire. Avec les fermes locales, on pouvait faire face à presque toutes les dépenses d’administration et c’est ce qui explique que, malgré la guerre, nos établissements de l’Inde aient pu subsister. Dupleix emprunta cependant à notre ami Iman Sahib, ministre de Nizam oul Moulk, une somme de 100.000 roupies.

« C’est une bien faible ressource pour la situation où nous sommes, écrivait-il le 11 février 1745, et ce qui nous chagrine le plus, c’est que nous nous voyons à la veille de manquer absolument et d’argent et de ressources et nous nous apercevons que l’abandon où nous paraissons être de la part de la Compagnie, fait un fort mauvais effet sur l’esprit des gens du pays qui voient qu’au moment même de la déclaration de guerre il est venu dans ces mers six vaisseaux de guerre anglais. »

Avec cet argent, la vente de quelques marchandises restées en magasin et sans doute quelques disponibilités, Dupleix passa en 1745 avec nos marchands un premier contrat de 150.000 pagodes, mais quand il vit que les navires de France n’arrivaient pas, il le réduisit à 42.000. Encore ce second contrat ne put-il être effectivement exécuté, puisqu’aucun navire français ne put partir de l’Inde en 1745 ni au début de 1746.

Les navires partis de France en mai 1745 arrivèrent enfin à Pondichéry le 9 juillet 1746 sous la conduite de