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dans les mers de l’Inde. Un accord en 19 articles fut passé à cet effet, dès le 26 septembre 1745, entre le ministre et les intéressés. Dupleix et la Bourdonnais reçurent l’ordre, chacun en ce qui les concernait, de ne pas distraire sous quelque prétexte que ce fut les officiers ou matelots embarqués ; ils devaient au contraire remettre aux capitaines tous les déserteurs qu’ils pourraient trouver. Ces capitaines, Gervais de la Mabonnais pour l’Anglesey et Baudran de la Métrie pour l’Apollon, n’avaient aucun compte à leur rendre et étaient libres de faire leurs opérations où bon leur semblerait, sans subir aucune inspection ; ils devaient seulement instruire le gouverneur des Îles des lieux où ils se proposaient d’aller en croisière et du temps de leur retour (A. C, C2 31, p. 302-307).

L’Apollon et l’Anglesey mirent à la voile en janvier 1746. La Compagnie fit de son côté l’expédition qu’elle avait résolue et qui comprit deux départs, l’un le 13 janvier et l’autre le 27 avril 1746. Sans compter la protection que ses navires pouvaient donner à nos établissements, il fallait aussi que Dupleix fut en état de remplir les engagements qu’il pouvait avoir pris et qu’il put satisfaire aux dépenses urgentes de nos divers comptoirs. La Compagnie s’en remettait à ses soins et à sa vigilance pour toutes les dispositions utiles. Malgré les difficultés de la situation, — autant qu’elle pouvait les connaître, — elle comptait qu’il mettrait tout en œuvre pour ne pas renvoyer les vaisseaux à vide et qu’il pourrait même continuer de fréter pour Moka un navire qui en rapporterait les 500 milliers de café, réputés nécessaires pour la consommation annuelle du royaume. La Compagnie décida par contre de suspendre complètement le commerce de Chine et invita les directeurs de Canton, Duvelaër de la Barre et Roth et les autres employés, à profiter de toutes les