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occasions pour rentrer en France, s’ils en trouvaient de favorables. (A. C, C2 32, p. 24).

Le premier convoi se composa du Centaure, armé en guerre et portant 17.756 marcs en or et du Mars, du Brillant, de la Baleine et de l’Argonaute, armés à l’ordinaire, et portant 28.002 marcs pour l’Inde et 8.000 pour les Îles ; ils avaient en outre pour 1.440.780 liv. de marchandises. Ces cinq navires, placés sous les ordres de Dordelin, étaient adressés à la Bourdonnais, qui devait faire passer à Pondichéry ceux qu’il jugerait nécessaires avec les effets et munitions destinés aux comptoirs des Indes.

Le second se borna au Penthièvre et à la Favorite, armés à l’ordinaire mais n’ayant à bord aucun numéraire. Entre les deux départs, un fait important se produisit. La Bourdonnais qui depuis longtemps demandait à rentrer en France fut remplacé dans son gouvernement par David, fils de l’un des directeurs de la Compagnie et gouverneur du Sénégal. Rien au surplus ne fut innové dans la politique de l’Inde ou des Îles et David reçut, comme la Bourdonnais, l’ordre de se concerter avec Dupleix pour toutes les mesures à prendre contre les Anglais.

David arriva à l’Île de France par le Penthièvre, au début de l’année 1747. Ce même navire apportait à Dupleix ses titres de noblesse et la croix de Saint-Michel. La nouvelle en parvint à Pondichéry le 6 avril et ce fut l’occasion de grandes fêtes, au cours desquelles Dupleix reçut des indigènes de nombreux présents, même en argent (Ananda, t. 4. p. 47 à 52).

Mais la Compagnie n’entendait pas uniquement le récompenser ; soucieuse de l’avenir, elle avait prévu le cas où, par un hasard quelconque, il viendrait à dispa-