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plus de 20 millions, en ne distribuant pas de dividende, en vendant quelques marchandises à Lorient au mois d’avril et enfin en recevant quelque argent de la Compagnie de Hollande comme remboursement partiel de nos vaisseaux pris par les Anglais à Sumatra et qu’elle avait indûment achetés.

Mais comment ferait-on dans un an, à la fin de 1747 ? Il n’était pas trop tôt pour s’en préoccuper. Différents moyens furent envisagés ou proposés afin d’éviter d’être pris au dépourvu. L’un des plus sages fut celui du commissaire du roi Rouillé, dans un mémoire du 14 novembre 1746 : Toutes les maisons de commerce, expliquait-il, méritent protection et faveur, mais la Compagnie des Indes est une Compagnie d’État qui exige une attention plus particulière. Sur les 8.300.000 liv. qui constituaient son revenu fixe, 1.700.000 étaient affectées au paiement de rentes viagères provenant d’une loterie de 1724, et 1.250.000 aux intérêts du dernier emprunt ; il ne lui restait donc que 5.350.000 liv. pour soutenir ses établissements, ses armements et envoyer des munitions et des vivres. Rouillé concluait à lui donner une aide de 200.000 marcs que l’on ferait passer aux Indes en février 1747. Le ministre Maurepas consentait de son côté à prêter trois vaisseaux de guerre. Mais, ajoutait Rouillé, ce n’étaient là que des expédients ; la même situation pouvait se reproduire en 1748 et le roi ne pouvait faire annuellement les mêmes sacrifices. Ce qu’il fallait à la Compagnie, c’était d’obtenir un crédit suffisant qui lui permit de se procurer elle-même les fonds nécessaires à l’extension de son commerce. Rouillé les évaluait à 40 millions destinés, partie en France à préparer les envois, partie dans l’Inde à préparer les retours, partie enfin aux navires allant aux Indes et en Chine ou revenant en