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les actes auxquels pourraient se livrer les vaisseaux de Sa Majesté. C’étaient précisément les risques que la Bourdonnais avait pressentis en 1741.

Le gouverneur de Bombay répondit que ses pouvoirs n’étaient pas assez étendus pour conclure un traité de neutralité, mais le Conseil de Tellichéry, qui jouissait d’une certaine autonomie entre les gouvernements de Madras et de Bombay, accéda avec plaisir aux propositions de Dupleix. Le 20 mars 1728, on avait arrêté entre ce comptoir et celui de Mahé que, quand même il y aurait guerre en Europe entre les deux couronnes, on n’inquiéterait pas les forts ou loges des compagnies et qu’on n’attaquerait pas leurs embarcations, dès qu’elles seraient en vue du pavillon de l’un ou de l’autre comptoir. S’inspirant de ce précédent, les chefs actuels de Tellichéry et de Mahé, Geckie et Duval de Leyrit, se donnèrent réciproquement parole d’honneur que les vaisseaux de leurs compagnies et ceux armés dans l’Inde sous leur pavillon ne pourraient commettre aucun acte d’hostilité les uns contre les autres depuis Anjingo jusqu’à Goa, à quarante lieues de distance de la côte Malabar[1].

Restait Braddyl, gouverneur du Bengale. Dupleix invita le Conseil de Chandernagor à se mettre en rapport avec lui. Burat lui députa en conséquence le 31 janvier 1745 les conseillers Golard et Boutet avec pouvoir de conclure un traité de neutralité sur le même pied que ceux proposés aux Conseils de Madras et de Bombay. Braddyl, qui savait que des vaisseaux de guerre anglais étaient arrivés dans les mers de l’Inde, fit une réponse évasive, conçue dans le même esprit que celle du Conseil de Madras (Cor. P. Ch., t. 2, p. 349).

  1. Lettre de Dupleix à la Compagnie du 2 décembre 1744. (A. P., t. 7).