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grande quantité de malades. Après y avoir séjourné huit à dix jours, elle s’en alla croiser jusqu’à Karikal, d’où quelques navires se rendirent à Madras à la fin d’août, tandis que le Preston et le Lively, commandés par Milord Norsteck, s’en allaient croiser à l’embouchure du Gange, où on ne les attendait pas. Ils y saisirent en rade de Balassor le Dupleix et le Chandernagor, dont l’un revenait de Moka et l’autre de Bassora et deux de nos bots, l’Orient et le Septentrion, avec les seuls pilotes qui nous restaient. Quelques jours après, le 2 septembre, ce fut le tour de l’Heureux qui revenait de la côte Malabar.

Nous eûmes beau protester auprès de Braddyl, le directeur de Calcutta, en soutenant que la neutralité du Gange s’étendait jusqu’à la Pointe des Palmiers. Braddyl voulut bien reconnaître que cette interprétation pouvait être admise pour les navires descendant le Gange, mais il la contestait pour ceux qui voulaient le remonter. Les Anglais aiment assez ce genre de raisonnement. Quant au nabab, il est inutile de dire qu’il tint à rester étranger à ces contestations.

Dans le même temps la Compagnie eut aussi le malheur de perdre un vaisseau de Manille, le Maure, avec plus de 400.000 piastres ; il fut pris dans le détroit de Malacca, bien qu’il portât pavillon maure et parût appartenir à Iman Sahib, ministre du Nizam.

Un bot expédié du Bengale pour Achem sous pavillon maure, mais commandé par un Français nommé Emery, fut encore arrêté au milieu du golfe du Bengale par un navire de guerre, emmené à Madras et vendu avec sa cargaison.

La dernière perte qui précéda l’arrivée de La Bourdonnais dans l’Inde fut celle du Pondichéry, cap. Puel, le 9 avril 1746. La Bourdonnais l’avait envoyé de l’Île de