Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/264

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France à Pondichéry vers la fin d’octobre pour y donner de ses nouvelles et en rapporter du riz, du bray, des cordages et tout ce qui était nécessaire au gréement de ses vaisseaux. Contrarié par les vents du nord qui soufflent alors avec une certaine violence, le navire ne put doubler Ceylan et tomba à la côte Malabar où, pour le mettre à l’abri des vaisseaux anglais, de Leyrit le confina près de Colèche, dans un enfoncement du cap Comorin. Comme il n’y pouvait séjourner indéfiniment et que l’escadre anglaise se tenait alors en croisière à la côte Coromandel, Dupleix invita de Leyrit (26 février) à le renvoyer aux Îles avec des approvisionnements, mais de Leyrit, informé par le roi de Travancore que deux navires de guerre anglais devaient venir d’Anjingo, pour essayer de le prendre, l’avait déjà fait partir pour la côte Coromandel (15 mars). Le Pondichéry, toujours contrarié par les vents du nord, ne put arriver à Karikal que le 5 avril. Il s’était d’abord arrêté à Negapatam, comme pour se mettre sous la protection des Hollandais, mais ceux-ci avaient émis la prétention d’y arborer leur pavillon. Paradis commandait alors à Karikal. Ne trouvant pas que le Pondichéry y fût en sûreté, il ne le garda que trente-six heures et l’envoya mouiller à Tranquebar, où Bonzack, chef du comptoir, lui donna l’assurance qu’il le protégerait contre les Anglais en cas d’attaque. La réponse du Danois est à citer :

« Quoique je ne désire point être désapprouvé de mes supérieurs et que je tienne au contraire à être à l’abri des conséquences qui pourraient arriver de la part des Anglais, malgré cela, en considération de l’alliance et de la bonne amitié qui règne entre les cours de France et de Danemark, je ne puis vous refuser la protection que vous me demandez et je vous promets de la part de notre très clément roi et de la Compagnie