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les Hollandais ne pourraient étendre leur protection que jusqu’à la portée du canon de cette place[1].

Dupleix et la Bourdonnais envisagèrent enfin le cas où par accident ou autrement ce dernier viendrait à manquer. Alors, écrivit la Bourdonnais à Dupleix, avec une sorte de vision des événements qui devaient suivre la prise de Madras,

« le marin voudra commander non seulement à la mer, mais même à terre, où personne de terre ne voudra reconnaître son autorité. Chaque ordre s’entredisputera le commandement : même chose arrivera à l’égard de M. Paradis (désigné pour commander les troupes de Pondichéry). Quelque commission que vous et moi lui donnions, on dira que vous n’êtes point en droit de commander aux garnisons des îles. Ces différentes opinions feront que rien ne s’exécutera, ce qui serait un grand mal ».

Pour y remédier, la Bourdonnais jugea qu’il n’y avait pas d’autre moyen que de confier à Dupleix lui-même le commandement de l’escadre jusqu’au 20 octobre, époque où elle devait retourner aux îles et suivre les ordres du nouveau gouverneur. Et il laissa une double expédition de cette déclaration, l’une à Dupleix et l’autre à son État-Major, l’une et l’autre ne devant être ouverte qu’après sa disparition (Mémoire, p. 42-45).

§ 4.

Tous ces points réglés — et il semble qu’à l’exception du sort de Madras, tous l’aient été d’une façon claire, équitable et judicieuse — la Bourdonnais appareilla le 4 août à bord de l’Achille. Dupleix l’accompagna jusqu’aux bords de la mer et tous deux s’embrassèrent.

  1. A. C. C2 81, p. 23, 61, 86 à 89.