Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/30

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gramme pratiqué depuis les premiers jours de notre établissement dans l’Inde, nous nous efforcions de ne créer aucun incident de nature à compromettre notre commerce et nous ménagions jusque dans leurs erreurs la susceptibilité et la délicatesse des princes du pays avec la patience résignée d’une victime vouée à toutes les exactions, mais certaine néanmoins de retirer de toutes ses opérations un bénéfice assuré. Les Marates, repoussés à la côte occidentale depuis la prise de Gingy par les Maures, étaient trop loin pour nous créer de véritables soucis et il suffisait que nous fissions de temps en temps des présents au soubab du Décan et au nabab du Carnatic pour qu’ils oubliassent que nous vivions dans leur dépendance. Quant au Tanjore, son souverain était un seigneur de trop peu d’importance pour que nous songions à entretenir avec lui d’autres relations que celles qui étaient dictées par la courtoisie.

§ 2.

Mais tout changea avec Dumas. Ce gouverneur avait de 1718 à 1723 fait un premier séjour dans l’Inde où il avait révélé les plus brillantes qualités comme conseiller puis comme second au Conseil supérieur ; d’après le gouverneur Beauvollier de Courchant, il avait le don de terminer toutes choses en peu de temps et à la satisfaction de tous et lorsqu’il quitta Pondichéry, Dupleix lui même estimait qu’en se privant de ses services la Compagnie ne savait pas ce qu’elle faisait. Nommé en 1727 et 1730 directeur général puis gouverneur des Îles, il avait puissamment contribué à assurer leur développement économique et avait mérité d’être nommé gouverneur de l’Inde le 10 novembre 1734. Arrivé à Pondichéry