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et convenable à la force de votre escadre et à celle dont vous pouvez disposer. Je sais que le Ministre vous laisse entièrement le maître de vos opérations et qu’il me charge simplement de vous seconder de tout ce qui dépendra de moi. Je me flatte que vous voudrez bien me rendre la justice à ce sujet, que je fais mes efforts de mériter. Du reste je dois me tenir exactement à ce qui m’est prescrit et aux représentations que les circonstances m’obligeront de vous faire. »

Quant à l’estimation de la rançon éventuellement envisagée pour éviter à Madras les suites d’un bombardement ou d’une attaque par terre, Dupleix estimait que La Bourdonnais devait réclamer le vaisseau le Mahmet Cha, appartenant à Iman Sahib pris sous son pavillon dans le détroit de Malacca, les deux vaisseaux français et les bots pris en rade de Balassor, le Favori pris en rade d’Achem, le Pondichéry forcé de s’échouer à Tranquebar et un million de pagodes pour les frais de notre armement. L’estimation des diverses prises montant à 332.125 pagodes, cela formait un ensemble de 1.332.125 pagodes que La Bourdonnais devait tirer de Madras.

Une note jointe à sa lettre élargissait les desiderata de Dupleix, sans modifier leur caractère ; La Bourdonnais restait toujours libre de n’en point tenir compte. Ses dispositions essentielles consistaient à : informer les Portugais de Madras, qu’on les traiterait comme déserteurs, s’ils étaient rencontrés les armes à la main ; — ne point ménager les Arméniens qui eux n’avaient jamais ménagé la nation ; — obliger les riches malabars à passer à Pondichéry avec leurs biens, sinon leur imposer de grosses contributions ; — avoir soin de faire fouiller en terre dans toutes les maisons des Arméniens riches, malabars, guzerates et autres, qui avaient coutume d’enterrer leurs bijoux et leur argent ; — enfin ne point accepter de capi-