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tulation autre que celle où la garnison et le gouverneur seraient prisonniers de guerre.

Aucun doute ne subsistant plus sur les principes mêmes de l’expédition de Madras, les derniers préparatifs furent poussés avec la plus grande activité autant par La Bourdonnais que par Dupleix lui-même, qui ne ménagea ni sa peine ni son temps pour que le chef de l’escadre eut à sa disposition tous les éléments de succès.

Tout était déjà prêt à être embarqué le 13 août, jour où La Bourdonnais revint de la poursuite de l’escadre anglaise et s’il lui avait alors convenu de mettre à la voile pour Madras, rien d’essentiel n’eut manqué. On profita pourtant des retards imposés par les circonstances pour compléter les préparatifs et transporter à bord, hommes, chevaux et munitions, enfin tout ce qu’on avait assemblé depuis deux ans. Rien ne fut oublié, dit Ananda, pas même les manches à balai et le conseiller Bonneau, chargé des services de l’intendance de la flotte, déclara plus tard qu’on avait gaspillé l’argent et fait beaucoup de dépenses inutiles.

Les effectifs se composaient de troupes des Îles et de troupes de Pondichéry sous le commandement suprême de La Bourdonnais. Celles de Pondichéry furent d’un commun accord placées sous celui de Paradis. Ce choix était peu réglementaire ; car Paradis n’était que capitaine réformé et il y avait avant lui et au-dessus de lui des officiers plus qualifiés, au moins par leurs titres. Mais La Bourdonnais avait connu Paradis aux Îles et depuis qu’il était arrivé dans l’Inde, celui-ci n’avait cessé d’être l’agent de liaison entre lui et Dupleix ; Paradis prenait part à tous leurs entretiens et était le confident de toutes leurs pensées. Rien n’indiquait qu’il dut desservir la cause de l’un ou de l’autre au profit de son amour-propre ou de son ambition.