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Sans doute aussi la connaissance qu’il avait de Madras et le plan qu’il avait établi dès 1742 ne furent pas étrangers à sa désignation. En tout cas, la confiance qu’on avait en lui était si grande qu’il fut même entendu qu’en cas d’absence ou de maladie de la Bourdonnais, c’était lui qui prendrait le commandement à terre (A. C. C2, p. 59-61).

Des officiers d’un mérite divers, tels que d’Auteuil, La Tour, Bussy, Puymorin, de Pondichéry devaient servir sous les ordres de Paradis tandis que Rostaing, Sicre de Fonbrune, Passy, des Îles serviraient plus directement sous ceux de La Bourdonnais. Il avait été enfin convenu dès le 30 juillet que Dupleix nommerait un membre du Conseil de Pondichéry pour que de concert avec La Bourdonnais et Bonneau, commissaire des Îles, ils pussent veiller en commun aux intérêts de la Compagnie, si La Bourdonnais avait le bonheur de réussir dans son entreprise. Le commissaire désigné fut d’Espréménil.

Le 11 à neuf heures du matin, La Bourdonnais vint prendre congé de Dupleix. Ils restèrent encore deux heures à causer, puis le gouverneur l’accompagna au bord de la mer. L’escadre ne partit cependant que le 12 à huit heures et demie du soir, parce que les gouvernails avaient touché le fond de l’eau et qu’il fallut les remplacer. Elle comprenait huit navires : l’Achille, le Neptune, le Saint-Louis, le Bourbon, le Lys, le Duc d’Orléans, le Phœnix et la Renommée et était forte de 2.466 blancs ou topas et 560 noirs. D’après les ordres en dix-neuf articles donnés par La Bourdonnais lui-même, 1.014 blancs et 203 noirs devaient rester à bord des navires pour les défendre contre une attaque possible de la flotte anglaise ; tous les autres devaient descendre à terre dans la proportion de 464 blancs et 307 noirs comme hommes d’équipage et 968 blancs et 50 noirs comme hommes de troupe.