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§ 8.

Laissons-les un instant continuer leur route vers Madras avec toutes les espérances qu’ils emportaient avec eux et restons encore à Pondichéry, où l’horizon de terre était plein de menaces.

La ville elle-même était tranquille et ne donnait aucun sujet de crainte ; les mesures prises par Dupleix pour saisir les correspondances et défendre aux habitants de sortir n’avaient eu pour but que d’empêcher toute entente avec les Anglais. Mais restait le nabab d’Arcate, Anaverdi Khan.

Madras et Pondichéry étaient sur ses terres et l’indépendance absolue de ces villes à son égard n’avait jamais été bien établie. Lorsqu’en 1745 Dupleix avait paru craindre une attaque des Anglais, le nabab s’était interposé pour assurer notre sécurité ; les rôles n’allaient-ils pas être renversés ? Dupleix ne pouvait pas négliger cette force qui risquait de se tourner contre nous.

Le 25 août, lorsque l’expédition de Madras lui parut certaine, il en donna avis au nabab, en lui demandant une aide de 3.000 cavaliers, suivant une promesse qu’il lui aurait faite au moment de sa visite de l’année précédente.

On sait que la Porte Barré partit deux jours après pour aller attaquer Madras. Le nabab en parut surpris et au lieu de prêter son concours à Dupleix il l’invita à s’abstenir de toute hostilité, sinon il se considérerait comme directement provoqué.

C’était donc un nouvel ennemi qu’on pouvait avoir éventuellement à combattre. Il ne semble pas que Dupleix ait été vivement ému ; dans une boutade à Ananda du