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ont démontré que l’accusation était purement gratuite. (Mémoire, p. 225 à 236).

Quant aux clefs des magasins, elles étaient en si grand nombre qu’il fut impossible de les identifier. Dans ces conditions, la Bourdonnais donna un ordre verbal à d’Espréménil et à Bonneau de se transporter avec un détachement dans la ville noire et d’y briser les portes des maisons et des magasins particuliers abandonnés, pour faire inventorier et transporter les marchandises qu’on y trouverait dans un magasin de la ville blanche.

Les opérations commencèrent le lendemain 22 et durèrent jusqu’au 26, où elles furent suspendues, dans l’espérance d’un accommodement, qui aurait permis aux habitants de recouvrer certaines de leurs marchandises. Quant au Trésor, il ne fut ouvert que le 3 octobre.


Regardons maintenant du côté de Pondichéry d’où devait venir l’orage qui allait détruire tous les calculs de la Bourdonnais.

Après les journées des 22 et 23 septembre, qui furent consacrées aux fêtes, on en vint au règlement des affaires. Dupleix était dès le premier jour résolu à commander dans Madras, mais sans dévoiler encore nettement ses intentions. Il les laissa paraître le 23 dans un billet qu’il adressa à la Bourdonnais à 8 heures du soir :

« Voilà, lui disait-il, ma mission terminée, suivant les ordres que j’ai reçus du Ministre ; elle recommencera, si vous avez quelques nouvelles opérations. Je vous y seconderai autant qu’il sera en mon pouvoir ; mais quant à ce qui concerne Madras, à présent ce n’est plus à moi seul que vous devez vous adresser. Je ne puis plus agir que de concert avec le Conseil Supérieur. C’est à lui dorénavant que vous devez vous adresser » (Mémoire, n° 59).