Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/345

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dois des conseils que vous me donnez. Je vais rendre à votre cordialité tout ce qu’elle mérite de franchise et d’ouverture. Je voudrais pour un de mes bras n’avoir jamais pensé à Madras. J’ai mille raisons à déduire, quand il le faudra, qui, toutes, autorisent ma façon de penser : j’étais entièrement persuadé, je le suis encore, qu’en venant dans l’Inde, je n’ai rien perdu de mes pouvoirs ni par terre ni par mer. »

S’il a opté pour la rançon, c’est sur les idées de Dumas et sur les notes qu’il tenait de Dupleix lui-même. Assurément il aura fait une lourde faute si les Anglais ne paient pas, mais ils paieront, « Je donne plus aux connaissances que j’ai, de ce que vaut cette nation… D’ailleurs, bien ou mal l’affaire est conclue ; le rachat aura son plein et entier effet ; il ne dépend pas de moi d’y apporter de changement. C’est pour la dernière fois que je le répète. » Et il mettait alors Dupleix au courant de son entrevue du 26 avec le Conseil anglais.

Il le priait néanmoins, au nom de l’amitié qu’il lui laissait voir, de ne plus « le barrer dans ses opérations », mais de le seconder de tout ce qu’il pourrait. Dans ce cas, il lui demandait des commissaires et des employés pour presser les inventaires et les chargements. Tout étant prêt à temps, il comptait partir du 10 au 12 octobre ; il passerait alors à Pondichéry et conviendrait avec Dupleix de ce qu’il y aurait de mieux à faire pour la mousson prochaine. S’ils ne pouvaient s’entendre, il irait tout de suite aux îles et de là en Europe avec les otages qu’on lui aurait donnés. Et il concluait en ces termes :

« Je suis si accablé d’affaires, que je ne puis vous écrire de ma main. Celui dont j’emprunte la plume est un homme sûr. Ainsi, Monsieur, je ne crains pas de vous prier au nom de la Nation et de la Compagnie de ne point lever le bouclier l’un