Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/354

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mandement de l’escadre, afin que le gouvernement légitime pût procéder tranquillement aux arrangements qui lui paraîtraient convenir le mieux. Ils lui déclareraient de plus que les troupes de Pondichéry cessaient dès ce moment d’être à ses ordres et notifieraient pareillement au gouverneur anglais et à son conseil que tous traités ou capitulations qu’ils pourraient avoir faits avec la Bourdonnais étaient nuls, ayant été faits sans autorité (Mémoire, n° 86).

La tranquille assurance avec laquelle fut signée cette remontrance au bas de laquelle figurent les noms des ecclésiastiques les plus estimés, les P. P. Cœurdoux et Gargan, des Jésuites, Dominique et François de Saumur, des Capucins, prouve qu’à l’heure où de grand intérêts sont en jeu, les arguments des juristes comptent peu et que les raisons de bon sens l’emportent, ainsi qu’il convient.

Ainsi se trouva consommée la rupture avec Madras, ce qui ne veut pas dire que les relations furent interrompues ; jamais au contraire, elles ne furent plus actives, seulement ce furent des relations de belligérants. Dupleix était résolu, par tous les moyens, à triompher des résistances de la Bourdonnais, à placer Madras sous son autorité et à ne pas rendre sa conquête aux Anglais.

Pour donner suite aux vœux de la population ou plutôt pour céder à sa propre inspiration, il fit partir pour Madras dès le 30 au soir M. de Bury, major général de l’Inde, le procureur général Bruyère et l’ingénieur Paradis qui devaient former avec d’Espréménil et Dulaurens un conseil provincial avec commission de commandant et directeur de la ville pour d’Espréménil. La Bourdonnais n’était plus que le commandant de l’escadre.

Une lettre circulaire fut envoyée en même temps aux