Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/364

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la moitié qui est à vous et donnez-moi quelques nouvelles des vaisseaux que je vous ai envoyés charger vos marchandises. Dites-moi aussi si vous prendrez les balles, les draps, l’argent, cette artillerie, les agrès et apparaux, les billets, les otages, etc. Que je sache à quoi m’en tenir. Le temps presse ici bien fort, je serai bientôt obligé de partir. Si vous ne vous chargez point du soin du bien de la Compagnie, sera-ce ma faute ? » (Mémoire, n° 101).

La Bourdonnais renouvela ses sollicitations le lendemain par une lettre d’un caractère plus technique, dans laquelle il parlait uniquement du chargement et de l’approvisionnement des navires, fixait leur départ de Madras du 12 au 15 et demandait encore une fois en grâce à Dupleix de lui écrire s’il voulait « nommer des commissaires pour vaquer à ce qu’il est nécessaire de faire ». Et ce qui restait à faire, c’était, après le départ de l’escadre, d’envoyer à Pondichéry les effets qu’on ne pouvait emporter sur-le-champ.

On comprendra aisément que Dupleix ait mis peu de bonne volonté à s’associer à des mesures, qui supposaient la restitution de Madras aux Anglais. Depuis le 29 septembre, il attendait à Pondichéry le résultat de ses ordres au sujet de La Bourdonnais. On a vu comment les événements avaient détruit ses espérances ; ses députés avaient commencé par être éconduits et avaient fini par être mis aux arrêts ; ses troupes avaient été rembarquées par surprise et remplacées à Madras par celles des Îles et par des Cafres. Des mesures moins graves, mais plus désobligeantes avaient suivi : les Français de Pondichéry ne pouvaient être reçus par La Bourdonnais sans déposer d’abord leurs armes, et ceux qui venaient avec une commission de Dupleix avaient l’ordre de s’en retourner.

Ces nouvelles se succédant avec une extrême rapidité