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plongèrent Dupleix dans une grande anxiété. Rien ne lui réussissait plus. Ignorant encore les incidents du 4 octobre, comptant toujours pouvoir détacher de leur devoir les capitaines de vaisseaux, il leur avait envoyé ce même jour une lettre circulaire dans laquelle il les avertissait, au nom du roi, de n’obéir qu’à d’Espréménil.

« Je sais, concluait-il, que vous avez l’ordre du roi d’obéir à M. de la Bourdonnais, mais il est certains cas où cet ordre ne peut être observé à la rigueur, surtout lorsqu’il s’agit du cas présent. Je prends sur mon compte tout le blâme du refus que vous en ferez à M. de la Bourdonnais. Ma lettre vous servira de décharge auprès du ministre. » (Mémoire, n° 110).

Cette lettre, elle aussi, était devenus vaine, d’abord par l’embarquement des troupes de Pondichéry, puis par le refus très net des capitaines (8 octobre) de reconnaître un autre chef que la Bourdonnais.

Enfin les députés eux-mêmes, mis dans l’impossibilité de se constituer en conseil provincial, dénués d’autorité et de prestige, avaient pris le parti de se retirer de nouveau à Saint-Thomé (8 octobre) où ils attendaient des ordres de Pondichéry pour savoir s’ils ne devaient pas continuer plus loin leur retraite.

Les plans de Dupleix allaient-ils s’écrouler ? aurait-il travaillé inutilement à donner Madras à la France ? Un grand mariage auquel il assista comme témoin le 11 octobre[1] se passa sans réjouissances extraordinaires, tellement les affaires étaient troublées.

Tout était perdu, tout allait être sauvé.

  1. C’était celui de Pierre Galliot de la Touche, employé de la compagnie et de Mlle Astruc, fille de l’ancien sous-gouverneur de Porto-Novo.