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§ 3. — Vers une Entente.

C’était le 4 octobre : Paradis venait d’être mis aux arrêts. Cette privation de liberté n’avait rien de rigoureux : la victime et le bourreau causaient ensemble sans acrimonie avec d’autres officiers. Qui émit alors l’opinion, que mal pour mal, on pourrait aussi bien garder la place jusqu’à la fin de janvier ou de février, afin d’avoir le temps d’en tirer tous les effets qui pourraient nous appartenir ? On ne sait, mais l’idée était trop opportune pour que la Bourdonnais n’en fût pas frappé. Nul doute en effet que, si la ville était trop hâtivement remise, nos gages seraient compromis, quelles que fussent d’ailleurs les promesses de Morse. Trouvant ainsi un moyen de concilier nos intérêts et sa résolution bien nette de tenir sa parole, La Bourdonnais adopta sans hésiter cette transaction et répondit que dans ce cas il pourrait laisser 150 hommes de ses troupes, qui avec celles de Pondichéry suffiraient pour garder la place.

Entrevit-il par une sorte d’intuition, que quand le mois de février serait passé, lui-même serait loin de Madras et de l’Inde et qu’en tout état de cause il ne subirait pas la responsabilité des événements ? C’est possible et même probable ; mais pouvait-il rester à Madras jusqu’à ce que toutes les opérations fussent terminées ? Ses ordres et le souci de son escadre le lui interdisaient également ; il fallait qu’il partit au plus tôt et que par conséquent il remit tout de suite la ville aux Anglais, à moins que par un expédient, qui libérerait sa conscience, il ne laissât à Dupleix le soin de liquider l’affaire.

Cet expédient venait d’être trouvé. Les députés le trans-