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Mais autant de lettres, autant de mots inutiles. Le 22 octobre, la Bourdonnais était prêt à appareiller sans avoir reçu de Pondichéry aucun des navires qu’il attendait. Le traité de rançon avait été signé la veille et envoyé le même jour à Pondichéry. Après avoir donné toutes ses instructions aux capitaines et remis tous les comptes et papiers de Madras à d’Espréménil, la Bourdonnais fit ranger le 23 les troupes en bataille et reconnaître d’Espréménil comme commandant ; puis, malgré le mauvais temps, il s’embarqua dans une chelingue et alla rejoindre l’Achille qui l’attendait à quatre lieues au large.

Suivant les instructions qu’il avait fait donner aux capitaines de navires de Pondichéry il s’attendait à les trouver en mer venant à sa rencontre et il les y trouva en effet, mais à la suite de quels incidents !

Lorsque Dupleix se fut rendu compte qu’il n’avait aucune prise sur les capitaines pour les empêcher de se conformer aux ordres de la Bourdonnais, il chercha à les retenir d’une autre manière et rien ne lui parut plus convenable que de les convoquer le 22 octobre à une réunion du Conseil supérieur où il leur exposa les dangers que leur faisaient courir les plans mal définis ou mal combinés de la Bourdonnais et les invita à déclarer en honneur et conscience leur sentiment sur neuf questions qu’il leur développa et auxquels les capitaines ne pouvaient que répondre par une approbation respectueuse. Convenait-il, par exemple, d’exposer les vaisseaux aux risques de la saison en les gardant plus longtemps à la côte ? Convenait-il de les abandonner à la merci de l’ennemi ? Ne convenait-il pas de prendre les plus justes précautions pour faire parvenir à la Compagnie les cargaisons que le Conseil avait en magasin ? N’était-il pas également convenable de tirer de Madras avec autant de