Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/410

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hasards ou les incertitudes de la navigation ; il suffit d’indiquer les résolutions auxquelles il s’arrêta. Conformément à sa lettre du 26 octobre, la Bourdonnais restait disposé à exécuter le programme du Conseil supérieur, c’est-à-dire à conduire tous ses vaisseaux à Achem ; mais tous n’étaient pas aussi bons marcheurs ; il se pourrait qu’ils ne pussent rester réunis. Dans ce cas, les quatre meilleurs, le Centaure, le Mars, le Brillant, et le Saint-Louis, se rendraient à Achem sous les ordres de Dordelin ; quant aux trois autres, l’Achille, le Sumatra et le Lys, les estropiés, comme il les appelait, la Bourdonnais les ramènerait aux îles. Peut-être reviendrait-il ensuite dans l’Inde si on lui donnait des garanties de sûreté. Il terminait ainsi :

« Je vous prie, Monsieur, de me répondre au vrai sur tous ces articles et je vous donne ma parole d’exécuter ce que je vous promets et de faire mon possible pour revenir moi-même. Réponse, s’il vous plaît, car je veux mettre à la voile. Oublions pour un moment le passé et tâchons de relever notre Compagnie. Gardez un grand secret sur mon retour. Faites même penser le contraire ; on n’en pestera guère plus contre moi ; qu’importe ? J’y suis fait. » (Mémoire, n° 110).

Dupleix reçut cette lettre à onze heures et demie du soir ; il y répondit à l’instant même. Il trouva bon tous les arrangements de la Bourdonnais. Quant à la sûreté qu’il demandait, « je ne sais, lui dit-il, quelle idée vous vous êtes mis dans la tête. J’ai déjà eu l’honneur de vous le dire, vous ajoutez trop de foi aux rapports que l’on vous fait ; ne les écoutez point et vous en serez bien plus tranquille. »

Un dernier mot de la Bourdonnais le 8 au matin :

« Je viens de recevoir votre lettre par M. Avice ; je vais mettre à la voile. Je vous renvoie vos comptes signés, quoique