Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En dehors de ces établissements à la côte Malabar, Dumas avait encore conçu le projet de fonder un comptoir à Ganjam à la côte d’Orissa, à peu près à mi-chemin de Yanaon et de Balassor et un autre à Mascate dans le golfe Persique. Ni l’un ni l’autre ne furent créés et nos navires continuèrent à fréquenter occasionnellement ces deux ports, sans qu’aucun de nos agents y résidât à poste fixe.

L’idée de s’installer à Ganjam fut suggérée à Dumas par la prospérité du comptoir anglais de Vizagapatam, qui se trouvait un peu plus au sud en tirant vers Cocanada. Il chargea officiellement les directeurs de nos comptoirs de Mazulipatam et d’Yanaon de faire faire sur place toutes les enquêtes nécessaires, mais devant les résistances qu’il éprouvait ailleurs et qu’on vient de voir, il ne crut pas devoir s’obstiner pour la fondation d’un établissement qu’il ne considérait lui-même que comme d’importance secondaire et il s’en tint aux études qu’il avait ordonnées.

L’iman de Mascate étendait alors son pouvoir sur presque toute la côte orientale d’Afrique et c’était spontanément qu’il nous avait proposé de fonder en sa capitale un bancassal où nous entretiendrions d’abord deux Européens et un interprète. En bénéficiant de sa protection, il nous eut été possible de naviguer jusqu’à Mélinde, Mombaz, Zanzibar, la côte de Zanguebar et le canal de Mozambique. C’était un vaste programme ; il avait plu à Trémisot, chef de notre comptoir de Mahé, comme il plut à Dumas lui-même et, pour l’exécuter, l’Entreprenant fit à Mascate en 1735 et en 1736 deux voyages dont la conduite fut confiée à Joachim Vincens, frère du premier mari de Madame Dupleix. Vincens qui devait aller à la côte d’Afrique, mourut malheureusement