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à Mascate au début de 1737 et comme il laissait une situation des plus embarrassées, l’opération dont il était chargé fut abandonnée ; elle ne fut jamais reprise. (A. C. C2 75. p. 292-296).

Ces différentes opérations ou ces divers projets indiquaient chez Dumas une volonté très nette de faire bénéficier la France de nouveaux débouchés ; on ne voit cependant pas qu’il ait jamais eu l’idée de constituer un empire territorial proprement dit ; à part l’acquisition de Karikal, qui nous donna à peine deux lieues dans les terres. Dumas n’avait envisagé que des établissements limités à la côte, où arriveraient les produits de l’intérieur du pays. Il ne se souciait pas des embarras d’une administration indigène, qui lui était indifférente, et il ne paraît pas avoir prévu très nettement qu’il eût pu tirer d’un territoire agrandi des ressources financières suffisantes pour se passer des fonds de la métropole. On doit d’autre part reconnaître que s’il était parvenu à créer les divers comptoirs auxquels il songea, ils n’eussent même pas constitué l’embryon d’un empire mais seraient restés des postes isolés, très distants les uns des autres et d’autant plus onéreux que les frais généraux eussent été répartis sur des unités plus nombreuses et chacune de peu d’étendue.


L’ingénieur Cossigny, directeur des travaux de Pondichéry, qui connaissait tous les projets de Dumas et les approuvait, craignait déjà que, par peur des dépenses, la Compagnie ne refusât ces offres et cependant, lui disait-il dans une lettre du 25 janvier 1740, « il ne se présente qu’un moment dans la vie d’accepter ou de refuser ces offres avantageuses, de nous étendre sans violence, sans occupation, sans coup férir, moment qu’un million