Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/433

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plus aux séances : Barthélemy eut la faiblesse d’y consentir. Il demanda encore que l’on arrêtât à l’instant le gouverneur anglais et la façon dont il insista sur ce point permettait de présumer qu’il avait des ordres secrets de Dupleix. Néanmoins Barthélemy qui n’avait reçu aucune instruction spéciale s’y refusa. Il fut moins ferme — et lui-même confessa presque aussitôt sa faiblesse — lorsque Paradis, non content d’avoir éliminé Villebague et Desjardins du Conseil, voulut aussi qu’ils fussent relevés de leurs fonctions, l’un comme commandant du vaisseau la Princesse-Marie et l’autre comme commissaire chargé du détail des magasins et de l’embarquement des marchandises. Barthélemy céda encore, mais il eut quelque honte de donner l’ordre lui-même et chargea Paradis de s’acquitter personnellement de cette désagréable mission. Ses explications aux deux conseillers permirent à Villebague et Desjardins de croire qu’il avait agi d’après les ordres du Conseil de Pondichéry ; ils demandèrent à les connaître : on ne put les leur montrer. Ils écrivirent alors au Conseil lui-même pour se plaindre de l’injure qui leur était faite et ils furent surpris d’apprendre que les conseillers n’avaient jamais prescrit de les déplacer et demeurèrent convaincus que leur expulsion n’était due qu’aux ordres secrets de Dupleix.

Comprenant qu’il avait peut-être dépassé la mesure, Paradis essaya de déterminer Villebague à reprendre le commandement de la Princesse-Marie, mais ce fut en pure perte qu’il fit la proposition : Villebague tenait d’abord à connaître les ordres qui le lui avaient enlevé.

Il ne restait plus, pour remplir les vues de Dupleix, qu’à mettre Paradis à la tête du Conseil. Barthélemy, qui le savait pressé de prendre sa place, demanda son rappel par lettre du 6 novembre, lorsqu’il vit que, les Maures