Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/443

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en faisant publier un avis qu’où leur remettrait en totalité les sommes qu’ils devaient à la Compagnie d’Angleterre ; ils continuèrent à demeurer sourds à ses appels. Quant aux Arméniens qui, étrangers au pays, étaient pour la plupart restés au siège de leurs affaires, ils n’étaient guère plus soucieux de courir l’aventure pondichérienne, mais soumis à l’autorité immédiate de Paradis, la résistance à ses suggestions était plus difficile. Elle n’en fut pas moins réelle et Paradis sentit qu’il n’arriverait à rien par la force. Il négocia avec eux et quelques-uns parurent disposés à entrer dans ses vues ; aucun cependant n’était parti pour Pondichéry, lorsque lui-même y retourna. Les conceptions de Dupleix sur ce point risquaient donc de se trouver complètement en défaut.

Les autres actes de Paradis ne méritent que de simples mentions : c’est, le 18 novembre, l’expédition de la Princesse-Marie, devenue la Charlotte, qui partit de Madras avec un chargement de 500 balles de la Compagnie et 13 prisonniers anglais, puis c’est l’envoi par chelingues de 50 à 60 caisses de corail trouvées chez des particuliers, et c’est enfin le 7 décembre l’affrètement du bot le Dauphin, pour un transport de blé, de soie écrue, de soieries, de matières d’argent ayant appartenu à la Compagnie d’Angleterre et de quelques objets précieux. Paradis fit également partir par radeaux ou catimarons diverses pièces d’artillerie prises aux Anglais et qui lui étaient demandées par Dupleix.

Pour être complet, nous ajouterons encore que le 16 novembre, un navire anglais, le Britannia, qui venait de Londres et ignorait encore la prise de Madras, vint mouiller à une portée du canon du fort ; aussitôt, pour lui donner le change, on hissa le drapeau anglais. Par cette