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3. — L’administration de d’Espréménil, de Dulaurens et de Barthélemy.

Ce fut d’Espréménil qui remplaça Paradis. Sa surdité et ses infirmités ne s’étaient pas atténuées, mais les raisons de le faire revenir ou de le retenir à Pondichéry n’étaient plus les mêmes et autant que Paradis, il avait la confiance de Dupleix, dont les ordres ou instructions continuèrent d’inspirer et même de diriger effectivement l’administration de Madras.

Son retour ne se fit pas sans quelques risques. Les Maures s’étaient tout à fait rapprochés de la côte et il ne dut qu’à sa diligence de ne pas tomber entre leurs mains. L’avant-veille de son arrivée, Schonamille, gendre de Madame Dupleix, qui était allé faire une promenade en calèche du côté du Grand Mont, avait été enlevé par un détachement d’indiens et envoyé à Arcate, où il avait retrouvé Gosse et Kerjean et six autres Français de moindre distinction, tombés également au pouvoir des Maures.

D’Espréménil resta à Madras du 8 décembre 1746 au 12 mai 1747. Durant ces cinq mois il n’eut guère d’autres soucis que celui de déterminer les Arméniens et les gros marchands indiens et malabars à se transporter à Pondichéry, mais comme Paradis, il se heurta aux mémes forces d’inertie et il quitta son poste sans avoir obtenu de résultats appréciables.

Quelques malabars commencèrent par lui promettre de passer à Pondichéry avec leurs marchandises ; mais celles qu’ils proposaient d’emporter, comme nelly, tamarin, arec ou autres, étaient d’un tel volume ou de si peu de prix que cette promesse n’était en réalité qu’un refus