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ville qu’ils jugeaient trop bien défendue, mais s’étant renforcés le 3 octobre de quelques vaisseaux venus de Goudelour, ils s’en prirent au Neptune, et l’abordèrent dans la nuit du 3 au 4 octobre. Il n’y avait à bord que quelques lascars et un métis pour les commander. Voyant le bâtiment en assez mauvais état, les Anglais prirent le parti d’y mettre le feu.

La Princesse-Amélie s’échoua également : elle put être remise à flot deux jours après et, comme c’était l’approche de la mauvaise saison et que les vaisseaux anglais étaient partis, eux aussi, pour aller hiverner, Dulaurens la renvoya à Pondichéry, où elle n’arriva pas sans les plus grandes peines. Aucun grand vaisseau, bot ou brigantin ne restait plus en rade de Madras : il n’y avait plus que des chelingues ou des catimarons qu’on ne pouvait utiliser. La perte du Neptune indisposa vivement Dupleix, qui paraît avoir témoigné à Dulaurens moins de bienveillance qu’à ses prédécesseurs. On a vu à propos des adjudications que celui-ci ne craignait pas au besoin de lui présenter des observations qu’il croyait utiles ; cependant dans l’ensemble il ne contraria pas sa politique.

Dans les premiers jours de sa direction, il put déterminer la Métrie à passer à Pondichéry ; mais il ne put rien obtenir de Madame Médeiro. Celle-ci lui répondit que son parti était pris de ne pas bouger, qu’on la mettrait plutôt en morceaux, qu’on pouvait confisquer et prendre tous ses biens mais qu’elle resterait à Madras. Elle ne s’y trouvait point au moment de sa reddition et si elle y était revenue avec ses biens, c’est sur les assurances qu’on lui avait données de la part de Dupleix qu’elle pouvait le faire sans rien craindre et que sa personne et ses biens y seraient protégés. Dupleix n’insista pas.

Quant aux autres habitants malabars, quelques moyens