Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/458

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que Dupleix ait mis en usage, promesses, menaces ou confiscations, tout fut infructueux. C’est en vain qu’on leur garantissait la jouissance de tous leurs biens et qu’on leur donnait une assurance formelle qu’ils ne seraient jamais inquiétés ni dans leur religion ni dans leur commerce, ils aimaient mieux tout abandonner plutôt que de se soumettre et à l’exception de quelques misérables qui ne doutaient de rien et n’avaient pas en leur possession la valeur de cent pagodes, il n’en vint pas un seul. Cette obstination était vraiment remarquable non moins qu’humiliante pour Dupleix et elle lui était d’autant plus sensible que sa conduite envers les gens du pays n’aurait pas dû lui attirer cette mortification. — Les Arméniens avaient été moins intransigeants ; quelques-uns étaient venus se fixer à Pondichéry. Dupleix ne fondait cependant pas de grandes espérances sur leur compte ; il était convaincu qu’ils continuaient à se regarder comme des étrangers parmi nous et qu’aussitôt qu’ils verraient un moyen de se sauver sans que leurs intérêts dussent en souffrir, ils le saisiraient avec empressement. Peut-être aussi la menace constante d’une escadre anglaise qui pouvait venir nous assiéger, était-elle pour quelque chose dans l’éloignement que montraient les malabars à se rendre à Pondichéry : leur crainte était égale pour Goudelour, où ils n’étaient pas plus empressés de se rendre[1].

Pendant ce temps, on continuait à Madras la confiscation des biens des réfractaires et l’on découvrait tous les jours de nouveaux effets dans les maisons ou magasins de la ville et parfois il s’en trouvait de considérables. Ces objets étaient transportés dans les magasins du fort, en attendant d’être vendus.

  1. A, P. t. 7. Lettre du Conseil à la Cie du 30 novembre 1749. § 73.