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La démolition des fortifications et des maisons de la Ville Noire fut poursuivie ; à la fin de juillet, toutes les fortifications avaient été rasées et la ville se trouva complètement dégagée. L’ingénieur Sornay qui dirigeait les travaux proposa alors de démolir encore 60 toises de maisons.

Cependant les derniers jours de l’administration de Dulaurens étaient arrivés. Au début d’août, les conseillers Bruyère et Friell l’avaient quitté pour rentrer à Pondichéry, et Bruyère avait été désigné peu de temps après pour servir au Bengale. Ils avaient été remplacés le 20 août par Gosse, Cotterel et Panon. Gosse avait été nommé second de la place et chargé de la chauderie ou justice indigène et Cotterel avait pris le poste de garde-magasin[1].

Ces mutations toutefois ne préjugeaient nullement du rappel de Dulaurens ; ce fut un simple incident commercial qui le provoqua.

D’après des instructions reçues de Dupleix, Dulaurens avait fait vendre le 18 septembre une certaine quantité de marchandises qui restaient dans les magasins de la Compagnie. Or, malgré la publicité la plus étendue donnée à l’opération, le coton n’atteignit que le prix dérisoire de 20 pagodes le bohar et il ne s’en vendit que 93 balles sur 882 qui étaient entrées en magasin depuis le 26 novembre 1746. Plutôt que de le céder à ce prix, le Conseil pré

  1. Parmi les agents de la Compagnie se trouvant alors à Madras il y avait un simple commis du nom d’Amat, arrivé récemment de France sur la recommandation de M. de Maurepas. Cet homme ayant joué en 1753 un rôle assez considérable dans la vie de Dupleix, il convient simplement de signaler ici son existence. C’était alors un esprit chagrin et mécontent, demandant des situations au dessus de ses capacités et ne voulant rien faire.Dulaurens autorisé par Dupleix le mit aux arrêts, où il resta près de deux mois avant d’être renvoyé à Pondichéry. (A. P. t. 7. Lettres des 14 juillet, 27 août, 27 octobre et 13 novembre).