Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/462

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ment pour ne pas les contrarier ; on sent fort bien à certaines réticences qu’il ne partage pas toujours leurs sentiments. Ce n’est pas ici le cas ; ses déclarations sont fort nettes et ce n’est pas la seule circonstance dans laquelle il nous dira l’amour de Madame Dupleix pour l’argent et pour les cadeaux.

L’administration de Barthélémy se trouva tout de suite favorisée par un nouveau règlement de l’affaire des cotons. Dupleix les fit racheter par les marchands de Pondichéry à raison de 26 pagodes le bohar, en invoquant les services qu’il avait pu leur rendre en d’autres circonstances.

Barthélemy eut par contre de sérieux ennuis avec l’adjudicataire du bétel et du tabac. Ce dernier qui devait remettre à la caisse 472 pagodes pour le mois de novembre et 100 autres qu’il devait des mois précédents se sauva dans la nuit du 2 au 3 décembre, et, comme il n’avait pas de caution, c’était une dure perte pour la Compagnie.

C’est à peu près tout ce que nous savons de précis sur l’administration de Barthélemy. Le registre de la correspondance de Madras s’arrête à la date du 4 décembre. Pour la suite il nous faudrait recourir à la correspondance encore inédite du Conseil supérieur avec la Compagnie, qui s’arrête au 10 janvier 1749, mais cette correspondance ne nous dit rien de Madras après le 24 décembre 1747. Le seul fait que nous puissions relever avec certitude, c’est que le 12 décembre, devant l’opiniâtreté des habitants de Madras à refuser de venir s’établir à Pondichéry, Dupleix rendit une ordonnance par laquelle il leur accordait un dernier délai d’un mois pour se retirer à Pondichéry ; ce temps passé, les biens de tous ceux qui n’auraient pas obéi seraient confisqués au profil de la Compagnie.