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fournir 1300 cavaliers ; or il ne lui en donna pas un seul.

Pendant toute une année, nous fûmes en pourparlers avec lui au sujet de Goudelour et de Madras, sans jamais aboutir à des conclusions. En ce qui concerne Goudelour, le nabab eut désiré que nous prissions l’engagement de ne point l’attaquer ; quant à Madras, il était question de lui rendre cette ville, moyennant la cession des aldées de Villenour et de Valdaour, ce qui eut porté nos limites à 20 ou 25 kilomètres dans l’intérieur des terres. Des négociations intermittentes se poursuivirent ainsi jusqu’à l’arrivée de l’amiral Boscawen, sans autre résultat appréciable que de maintenir la paix dans le Carnatic. Rien ne convenait mieux aux intérêts de Dupleix et à ceux de la France.

Nos relations avec le Mysore étaient à peine amorcées. Nous n’avions pas d’intérêts politiques communs avec ce royaume et nous n’y faisions aucun commerce. Le pays ne nous était connu que comme un lieu de passage pour nos courriers ou nos hommes se rendant à Mahé ou en revenant. L’accueil des autorités ne nous était pas en général hostile et l’on pouvait circuler librement, à condition toutefois de se comporter avec une certaine discrétion. Or il arriva au début d’octobre 1747, un incident fâcheux. Dupleix avait envoyé à Mahé pour y porter 1000 pagodes et y recruter 500 cipayes une mission d’officiers, employés et de brames, à la tête de laquelle se trouvait le capitaine Mainville. Cette mission eut le tort de voyager avec trop d’apparat et peut-être de sans-gêne, si bien qu’elle se fit arrêter et mettre en prison. À la faveur du désordre qui suivit cette arrestation, les brames parvinrent à sauver les 1000 pagodes et les rapportèrent à Pondichéry. Dupleix eut beau protester ; la captivité de Mainville et de ses compagnons dura jusqu’à la fin de