Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/497

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sion et la rapidité avec lesquelles Bouvet manœuvra en cette circonstance trompèrent encore une fois tous ses calculs, et il passa plusieurs jours à stationner au large de Coblon et de Sadras, en attendant l’heure de nous attaquer.

Dupleix, qui suivait ses mouvements, jugea l’occasion favorable pour renouveler une quatrième fois contre Goudelour l’entreprise qui avait jusqu’alors si mal réussi. Et sans perdre de temps, il arma 2.000 hommes, dont 900 européens, dont il confia le commandement au capitaine Mainville.

D’après un espion, dont madame Dupleix se croyait sûre et qui la trompa, Dupleix croyait s’emparer de Goudelour la nuit en pénétrant dans la ville par une brèche qui, lui disait-on, existait dans le mur d’enceinte. Or cet homme était un agent de Lawrence, le défenseur de la ville. Confiant dans ses déclarations, Mainville partit de Pondichéry dans la journée du 27 juin et, comme on lui fit prendre des chemins détournés, il n’atteignit Goudelour que le lendemain soir. Lawrence, au courant de nos projets, avait ostensiblement ramené tous les soldats anglais à Fort Saint-David, comme s’il craignait une attaque de ce côté et en secret les avait fait revenir à Goudelour. Ainsi nous pouvions croire que la ville était à notre merci.

Lorsque la nuit fut venue, nos troupes descendirent des hauteurs où elles s’étaient assemblées au sud-ouest de la ville, et ne trouvèrent naturellement pas la brèche qu’elles cherchaient ; quant à l’espion, il avait disparu. Elles tentèrent l’escalade avec des échelles, mais à peine les premières étaient-elles posées que les Anglais, dissimulés derrière les murailles, ouvrirent contre les nôtres un feu nourri qui provoqua une panique générale. Nos