Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/518

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premier soin ; il ne parut devant Pondichéry que le 6 septembre et pendant ce temps, Dupleix prit quelques mesures utiles. Il attendait des renforts de Madras et de Mahé et c’est pourquoi il avait désiré prolonger la résistance d’Ariancoupom jusqu’à leur arrivée ; qui lui garantissait qu’ensuite les chemins ne seraient pas coupés ? Ariancoupom tombé, il songea un instant à se défendre sur nos limites, mais la ligne en était trop longue pour les forces dont il disposait. Il se résolut donc à faire rentrer toutes nos troupes dans la ville ; toutefois, pour donner le change aux Anglais, il fit ostensiblement édifier en dehors plusieurs batteries, comme s’il voulait leur livrer bataille en avant de la rivière. Des arbres et des maisons furent abattus pour dégager la vue et éclaircir le terrain. Boscawen, trompé par ces préparatifs, jugea prudent d’assurer ses derrières avant de continuer ses mouvements et fit réparer la redoute d’Ariancoupom et fortifier son camp de Virampatnam. Il perdit ainsi presque toute une semaine, sans qu’il y ait eu d’un côté ni d’autre la moindre escarmouche.

Enfin le 6 septembre, l’armée anglaise franchit la rivière ; un instant après elle était à nos limites. On eut pu croire qu’elle les attaquerait ; elle préféra les tourner, en observant toujours de se tenir hors de la portée de nos canons. Après six heures de marche, elle arriva au bas des hauteurs d’Oulgaret, à 1000 ou 1100 toises environ de la porte de Valdaour et des bastions Saint-Joseph et du Nord-Ouest, et s’y arrêta. Paradis, dans l’ignorance des projets anglais, avait observé le même mouvement, en se tenant à l’intérieur de nos limites. Quand il vit les Anglais au repos, avec l’intention de fixer là leur camp, il fit secrètement retirer les batteries qu’il avait laissées derrière lui et les ramena dans la ville. Bussy et ses volon-