Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

neurs, et d’Espréménil l’accusait d’avoir laissé l’Inde dans un triste état ; tel autre ne lui pardonnait pas d’avoir amassé une immense fortune, un peu au détriment des intérêts de la Compagnie et c’était vraiment le seul grief qu’on eût pu articuler contre lui, s’il n’avait pas été dans les attributions du gouverneur de faire du commerce, Dumas eut pu dominer toutes ces critiques par un faste qui lui était permis, mais en homme prudent et avisé il affecta d’ignorer les envieux, fit valoir ses services avec beaucoup de mesure et en peu de temps conquit toutes les sympathies. Loin d’attaquer Dupleix, qui ne l’avait guère ménagé dans l’affaire des roupies, il rappela ses services avec complaisance et générosité. Nommé dès son retour de l’Inde l’un des directeurs de la Compagnie, il y acquit une influence prépondérante. Lorsqu’il mourut le 29 octobre 1746, laissant près de 2 millions de biens[1], son nom fut honoré non comme un des plus grands, mais comme un de ceux qui glorifient une époque et illustrent une génération.


  1. Il avait acheté à Paris pour 180.000 liv. une maison non meublée à l’angle de la rue Richelieu et de la rue Villedo et à Stains pour 364.000 liv. une propriété toute meublée d’un revenu de 10.000 liv. de rentes. D’après Duvelaër, il aimait plus le faste qu’il n’avait de goût.