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que ce n’était pas lui qui commandait à Pondichéry. Madame Dupleix se trompa plus lourdement encore en l’acceptant ; il est des circonstances où une femme intelligente et avisée, doit s’effacer de bonne grâce et se sacrifier à l’honneur du nom… si toutefois c’est un sacrifice. Mais Madame Dupleix tenait à paraître ; les étoiles sont plus discrètes et souvent on doit les chercher dans les brumes de la nuit.

Quoi qu’il en soit, la part personnelle de Dupleix dans la direction des événements reste assez considérable pour qu’on ne puisse pas l’accuser d’avoir suivi uniquement les inspirations de sa femme : la protection obstinée qu’il donna à Ananda en est une preuve convaincante. Les chefs des cipayes ne prenaient pas non plus leur mot d’ordre auprès de la begoum : Abd er Rhaman avait un caractère très indépendant et ce fut lui qui, hors de la ville, porta les coups les plus sensibles aux Anglais. On lui doit, même après Dupleix, ce témoignage de reconnaissance.

Parmi ceux qui se distinguèrent encore au siège de Pondichéry, il faut citer le corps de réserve composé de grenadiers de la Tour, le corps de Goupil, la troupe des volontaires de Bussy et celle des dragons d’Auteuil. Ce sont ceux qui fatiguèrent le plus, il n’y eut presque pas de jours où ils n’aient fait des sorties et la garde des batteries extérieures reposa sur eux. Prévôt de la Touche, après s’être distingué par sa bravoure au fort d’Ariancoupom, eut aussi le poste d’honneur pendant le siège. Il commandait à la porte de Valdaour, où les Anglais avaient fixé leurs attaques, et quoiqu’il y plût pendant 25 jours consécutifs une grêle à peine interrompue de bombes et de boulets, sans pouvoir se mettre à couvert, ni lui ni ses officiers ne voulurent jamais entendre parler