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d’être relevés. Kerjean et Vincent, l’un neveu et l’autre beau-fils de Dupleix, qui servaient dans ce poste dangereux, ne parurent pas une seule fois chez le gouverneur, pendant tout le temps que dura le siège. Enfin Dancy qui commandait l’artillerie, se distingua également, ainsi que les sieurs de Kerangal et Grandmaison[1].

  1. A. C. Cor. Gén. Inde, 2e série 1714-1748. p. 289.

    Dans une lettre très simplement écrite au Conseil de Chandernagor le 22 octobre suivant, le Conseil Supérieur résumait en ces termes les opérations du siège :

    « Vous avez dû être instruits dans son temps de l’arrivée de l’escadre de M. Boscawen, composée de plus de vingt voiles, et de ce qui s’était passé entre les Anglais et nous à Ariancoupom que des événements nous avaient obligés d’abandonner. Les Anglais dont l’armée était, dit-on, de cinq mille hommes blancs, étant parvenus le 7 septembre dans nos limites, y ont ouvert la tranchée le 8, à quatre cents toises environ de la place à l’ouest du bastion St-Joseph et de la porte de Valdaour qu’ils ont canonnés et bombardés avec beaucoup de vivacité. Leur galiotte à bombes qu’ils avaient mouillée fort au loin et qui n’a cessé de nous bombarder pendant un mois de suite, nous a jeté environ mille bombes, et dix de leurs gros vaisseaux s’étant embossés le 8 de ce mois devant la ville, y ont tiré, suivant l’estime commune, plus de vingt mille coups de canon qui n’ont point fait le mal que l’on pouvait en craindre, aucun de notre garnison n’en ayant été blessé.

    Depuis cet événement dont les Anglais se promettaient tout, leur feu de terre s’est ralenti, ayant été d’ailleurs fort incommodés par celui de nos batteries qui était supérieur au leur. Des sorties faites à propos, dans l’une desquelles on leur a fait quelques prisonniers et où on leur a enlevé deux beaux canons de gros calibre avec deux tranqueballes qui ont servi à les transporter dans la ville, à quoi il faut encore ajouter la bravoure de nos troupes, tant de contre-temps pour eux les ont enfin déterminés à lever le siège de cette place le 16. Après y avoir perdu, suivant qu’on nous le rapporte, plus de mille hommes, ils nous ont abandonné Ariancoupom dont nous nous sommes rendus les maîtres, et nous avons trouvé dans leurs retranchements dix pièces de gros canons, dont la plupart ont été endommagées par nos batteries, et dont quelques-unes pourront servir. Leurs vaisseaux qui ont quitté la rade le 17, sont allés à Goudelour