Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/541

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Majesté entend que vous vous en expliquiez de façon à faire entendre que c’est de vous seul et du Conseil supérieur que sont émanées vos résolutions et qu’il ne paraisse jamais aucun vestige que vous ayez reçu sur cela des ordres de sa part[1]. »

Ainsi, de quelque façon que l’affaire se fut terminés, Dupleix n’eut pu en retirer qu’honneur et avantage. Désavoué par le ministre pour avoir suivi ses instructions, il n’en eut acquis que des titres plus précieux à sa reconnaissance. Les événements en décidèrent autrement : Madras fut restitué à l’Angleterre, sans qu’il fut nécessaire de découvrir le ministre ni de désavouer le gouverneur.

D’après des instructions de leurs souverains respectifs données les 30 octobre et 15 décembre 1748, Dupleix et Boscawen reçurent tout pouvoir pour négocier les conditions dans lesquelles s’effectuerait cette rétrocession. Les bases en furent posées par des commissaires commis à cet effet qui se réunirent à Pondichéry le 31 juillet, et qui furent St-Paul, Guillard, Le Maire, Friell et Boyelleau pour les Français, le major Lawrence, Al. Wynch et F. Westcott pour les Anglais. Ils aboutirent à un accord en 9 articles qui fut signé le 1er avril et d’après lequel on procéderait d’abord à un inventaire de tout ce qui devait être remis aux Anglais : la ville ne devant être rendue que lorsque Dupleix et Boscawen l’auraient approuvé et fixé le jour de la rétrocession. Ce jour-là, les troupes anglaises, ramenées par mer, entreraient dans la ville par une porte (Porte St-Thomas), tandis que les Français sortiraient par l’autre (porte de la mer). Aussitôt que les troupes françaises se seraient rembarquées, Barthélemy remettrait les clefs des magasins aux commissaires anglais et celles de la ville à Boscawen ou à son délégué.

  1. B. N. 9356, p. 24 et 25.